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Page:Verne - Le Testament d’un excentrique, Hetzel, 1899.djvu/490

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le testament d’un excentrique.

Puits d’argent, si l’on veut, mais puits qui justifiaient le choix du testateur, et aussi la juste colère de celui que le sort venait d’y envoyer…

Il n’y arriva pas !… À Great Salt Lake City, dans la matinée du 24, la grande nouvelle lui parvint.

La partie était terminée au profit de X K Z, le vainqueur du match Hypperbone.

Le commodore Urrican revint donc à Chicago, et dans quel état, il est plus facile de l’imaginer que de le décrire.

Il n’est pas exagéré d’affirmer que, de ce côté de l’Atlantique comme de l’autre, on respirait enfin. Les agences allaient se reposer, les courtiers reprendre haleine. Les paris seraient réglés avec une régularité qui ferait honneur au monde si mêlé de la spéculation.

Cependant, pour tous ceux qui s’étaient intéressés à cette partie nationale, — même platoniquement, — il y avait encore une curiosité à satisfaire, non la moindre, on en conviendra.

Qui était X K Z et se ferait-il connaître ?… Nul doute à cet égard… Lorsqu’il s’agit d’encaisser soixante millions de dollars, on ne garde pas l’incognito… on ne se cache pas sous des initiales !… L’heureux gagnant devait se présenter en personne et il se présenterait.

Mais quand et dans quelles conditions ?… Aucun délai n’avait été fixé par le testament… Toutefois, on ne pensait pas que cela pût tarder quelques jours au plus. Ledit X K Z était au Minnesota, à Minneapolis, lorsque la dépêche du dernier tirage lui avait été expédiée, et une demi-journée suffit pour venir de Minneapolis à Chicago.

Or, une semaine, puis une autre, s’écoulèrent, et pas de nouvelles de l’inconnu.

L’une des plus impatientes, — cela va de soi, — était bien Jovita Foley. Cette nerveuse personne voulait que Max Réal allât dix fois par jour aux informations, qu’il se tint en permanence à l’Auditorium, où le plus heureux des « Sept » ferait assurément sa première