Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/104

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sur une grande étendue du parcours s’ouvraient des sentiers fréquentés plus particulièrement par les buffles, dont quelques-uns furent entrevus derrière les buissons, — entre autres des onjas de forte taille.

Ces ruminants ne laissent point d’être redoutables, grâce à leur force prodigieuse, et les chasseurs doivent éviter, quand ils les attaquent, d’être chargés par eux. Les tirer entre les deux yeux, pas trop bas, afin que la blessure soit foudroyante, c’est le plus sûr moyen de les abattre.

John Cort et Max Huber n’avaient jamais eu l’occasion d’exercer leur adresse contre ces onjas, qui s’étaient tenus hors de portée. D’ailleurs, la chair d’antilope ne manquant pas encore, il importait de ménager les munitions. Aucun coup de fusil ne devait retentir pendant cette traversée, à moins qu’il ne s’agît de la défense personnelle ou de la nécessité de pourvoir à la nourriture quotidienne.

Ce fut au bord d’une petite clairière que, le soir venu, Khamis donna le signal d’arrêt, au pied d’un arbre qui dépassait la futaie environnante. À six mètres du sol s’étendait son feuillage d’un vert tirant sur le gris, entremêlé de fleurs d’un duvet blanchâtre tombant en neige autour d’un tronc à l’écorce argentée. C’était un de ces cotonniers d’Afrique, dont les racines sont disposées en