Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’oryx, travail qui prit une heure. Puis, se partageant cette charge, dont Llanga réclama sa part, ils commencèrent une nouvelle étape.

« Eh ! ma foi ! dit John Cort, on se procure par ici de la viande à bon marché, puisqu’elle ne coûte qu’une cartouche…

— À la condition d’être adroit…, répliqua le foreloper.

— Et heureux surtout », ajouta Max Huber, plus modeste que ne le sont d’habitude ses confrères en haute vénerie.

Mais jusqu’alors, si Khamis et ses compagnons avaient pu épargner leur poudre et économiser leur plomb, s’ils ne les avaient employés qu’à tuer le gibier, la journée ne devait pas finir sans que les carabines eussent à servir pour la défensive.

Pendant un bon kilomètre, le foreloper crut même qu’il aurait à repousser l’attaque d’une troupe de singes. Cette troupe se démenait à droite et à gauche d’une longue passée, les uns sautant entre les branches d’arbre en arbre, les autres gambadant et franchissant les fourrés par des bonds prodigieux à faire envie aux plus agiles gymnastes.

Là se montraient plusieurs espèces de quadrumanes de haute stature, des cynocéphales de trois couleurs, jaunes comme des Arabes, rouges comme des Indiens du Far-West, noirs comme des indigènes de la Cafrerie, et qui