Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/182

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à la joue, lorsque je vois de si beaux coups à ma portée. »

Toutefois, comme ce n’eût été que tirer pour tirer, et bien que cette considération ne soit pas pour arrêter un vrai chasseur, Max Huber intima l’ordre à sa carabine de se tenir tranquille, de ne point s’épauler d’elle-même. Les alentours ne retentirent donc pas de détonations intempestives, et le radeau descendit paisiblement le cours du rio Johausen.

Khamis, John Cort et Max Huber eurent d’ailleurs lieu de se dédommager dans l’après-midi. Les armes à feu durent faire entendre leur voix, — la voix de la défensive, sinon celle de l’offensive.

Depuis le matin, une dizaine de kilomètres avaient été franchis. La rivière dessinait alors de capricieuses sinuosités, bien que sa direction générale se maintînt toujours vers le sud-ouest. Ses berges, très accidentées, présentaient une bordure d’arbres énormes, principalement des bombax, dont le parasol plafonnait à la surface du rio.

Qu’on en juge ! Quoique la largeur du Johausen n’eût pas diminué, qu’elle atteignît parfois de cinquante à soixante mètres, les basses branches de ces bombax se rejoignaient et formaient un berceau de verdure sous lequel murmurait un léger clapotis. Quantité de ces branches enchevêtrées à leur extrémité, se