Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/225

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pourvues de lobules. Ses bras ne s’allongeaient pas démesurément. La nature ne l’avait point gratifié du cinquième membre, commun à la plupart des singes, cette queue qui leur sert au tact et à la préhension. Il avait la tête de forme ronde, l’angle facial d’environ quatre-vingts degrés, le nez épaté, le front peu fuyant. Si ce n’étaient pas des cheveux qui garnissaient son crâne, c’était du moins une sorte de toison analogue à celle des indigènes de l’Afrique centrale. Évidemment, ce type se réclamait plus de l’homme que du singe par sa conformation générale, et très probablement aussi par son organisation interne.

À quel degré d’étonnement arrivèrent Max Huber et John Cort, on l’imaginera, en présence d’un être absolument nouveau qu’aucun anthropologiste n’avait jamais observé, et qui, en somme, paraissait tenir le milieu entre l’humanité et l’animalité !

Et puis, Llanga avait affirmé qu’il parlait, — à moins que le jeune indigène n’eût pris pour un mot articulé ce qui n’était qu’un cri ne répondant point à une idée quelconque, un cri dû à l’instinct, non à l’intelligence.

Les deux amis restaient silencieux, espérant que la bouche du petit s’entr’ouvrirait, tandis que Llanga continuait de lui bassiner le front et les tempes. Sa respiration, cependant, était moins haletante, sa peau moins chaude, et