Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/256

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une étendue d’un demi-kilomètre. Ils foulaient invariablement le même sol débroussaillé, le même tapis nu et sec, tel qu’il eût été sous l’abri d’une toiture impénétrable à la pluie comme aux rayons du soleil. Partout les mêmes arbres, dont on ne voyait que les basses branches. Et toujours aussi cette rumeur confuse qui semblait tomber d’en haut et dont l’origine demeurait inexplicable.

Ce dessous de forêt était-il absolument désert ?… Non, et, à plusieurs reprises, Khamis crut apercevoir des ombres se glisser entre les arbres. Était-ce une illusion ?… Il ne savait trop que penser. Enfin, après une demi-heure infructueusement employée, ses compagnons et lui vinrent s’asseoir près du tronc d’un bauhinia.

Leurs yeux commençaient à se faire à cette obscurité, qui s’atténuait d’ailleurs. Grâce au soleil montant, un peu de clarté se propageait sous ce plafond tendu au-dessus du sol. Déjà on pouvait distinguer les objets à une vingtaine de pas.

Et voici que ces mots furent prononcés à mi-voix par le foreloper :

« Quelque chose remue là-bas…

— Un animal ou un homme ?… demanda John Cort en regardant dans cette direction.

— Ce serait un enfant, en tout cas, fit observer Khamis, car il est de petite taille…