Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/262

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ces sombres solitudes. Et l’idée vint alors que ces flammes mouvantes, signalées sur la lisière, pouvaient avoir été allumées par ces étranges habitants de la grande forêt.

À vrai dire, on suppose que certains quadrumanes font emploi du feu. Ainsi Émir Pacha raconte que les bois de Msokgonie, pendant les nuits estivales, sont infestés par des bandes de chimpanzés, qui s’éclairent de torches et vont marauder jusque dans les plantations.

Ce qu’il convenait également de noter, c’est que ces êtres, d’espèce inconnue, étaient conformés comme les humains au point de vue de la station et de la marche. Aucun autre quadrumane n’eût été plus digne de porter ce nom d’orang, qui signifie exactement « homme des bois ».

« Et puis ils parlent… fit remarquer John Cort, après diverses observations qui furent échangées au sujet des habitants de ce village aérien.

— Eh bien, s’ils parlent, s’écria Max Huber, c’est qu’ils ont des mots pour s’exprimer, et ceux qui veulent dire : « Je meurs de faim !… Quand se met-on à table ?… » je ne serais pas fâché de les connaître !… »

Des trois prisonniers, Khamis était le plus abasourdi. Dans sa cervelle, peu portée aux discussions anthropologistes, il ne pouvait