Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

regardées comme décisives, par comparaison entre les échantillons les plus élevés de l’échelle simienne et les primitifs de l’humanité. Linné a soutenu cette opinion qu’il y avait eu des hommes troglodytes, expression qui, en tous cas, n’aurait pu s’appliquer aux Wagddis, lesquels vivent dans les arbres. Vogt a même été jusqu’à prétendre que l’homme est sorti de trois grands singes : l’orang, type brachycéphale au long pelage brun, serait d’après lui l’ancêtre des négritos ; le chimpanzé, type dolichocéphale, aux mâchoires moins massives, serait l’ancêtre des nègres ; enfin, du gorille, spécialisé par le développement du thorax, la forme du pied, la démarche qui lui est propre, le caractère ostéologique du tronc et des extrémités, descendrait l’homme blanc. Mais, à ces similitudes, on peut opposer des dissemblances d’une importance capitale dans l’ordre intellectuel et moral, — dissemblances qui doivent faire justice des doctrines darwiniennes.

Il convient donc, en prenant les caractères distinctifs de ces trois quadrumanes, sans admettre toutefois que leur cerveau possède les douze millions de cellules et les quatre millions de fibres du cerveau humain, de croire qu’ils appartiennent à une race supérieure dans l’animalité. Mais on n’en pourra jamais conclure que l’homme soit un singe