Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/278

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perfectionné ou le singe un homme en dégénérescence.

Quant au microcéphale, dont on veut faire un intermédiaire entre l’homme et le singe, espèce vainement prédite par les anthropologistes et vainement cherchée, cet anneau qui manque pour rattacher le règne animal au règne « hommal[1] », y avait-il lieu d’admettre qu’il fût représenté par ces Wagddis ?… Les singuliers hasards de leur voyage avaient-ils réservé à ce Français et à cet Américain de le découvrir ?…

Et, même si cette race inconnue se rapprochait physiquement de la race humaine, encore faudrait-il que les Wagddis eussent ces caractères de moralité, de religiosité spéciaux à l’homme, sans parler de la faculté de concevoir des abstractions et des généralisations, de l’aptitude pour les arts, les sciences et les lettres. Alors seulement, il serait possible de se prononcer d’une façon péremptoire entre les thèses des monogénistes et des polygénistes.

Une chose certaine, en somme, c’est que les Wagddis parlaient. Non bornés aux seuls instincts, ils avaient des idées, — ce que suppose l’emploi de la parole, — et des mots dont la réunion formait le langage. Mieux que des

  1. Expression de M. Quatrefages.