Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/285

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— Je m’en doute un peu, John. Au surplus, comment correspondre par lettre avec des gens dont on ignore la langue ?…

— Laissons-nous conduire par ce petit, dit Khamis.

— Est-ce que tu ne reconnais pas la case de son père et de sa mère ?… demanda John Cort au jeune indigène.

— Non, mon ami John, répondit Llanga, mais… sûrement… Li-Maï nous y mène… Il faut le suivre. »

Et alors, s’approchant de l’enfant et tendant la main vers la gauche :

« Ngora… ngora ?… » répéta-t-il.

À n’en pas douter, l’enfant comprit, car sa tête s’abaissa et se releva vivement.

« Ce qui indique, fit observer John Cort, que le signe de dénégation et d’affirmation est instinctif et le même chez tous les humains… une preuve de plus que ces primitifs touchent de très près à l’humanité… »

Quelques minutes après, les visiteurs arrivaient dans un quartier du village plus ombragé où les cimes enchevêtraient étroitement leur feuillage.

Li-Maï s’arrêta devant une paillote proprette, dont le toit était fait des larges feuilles de l’enseté, ce bananier si répandu dans la grande forêt, ces mêmes feuilles que le foreloper avait employées pour le taud du radeau.