Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/330

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cieuse, comme hypnotisée par l’auguste présence de Msélo-Tala-Tala.

Le souverain semblait fort indifférent, d’ailleurs, aux hommages qu’il recevait, qui lui étaient dus, dont il avait probablement l’habitude. À peine s’il daignait remuer la tête en signe de satisfaction. Pas un geste, si ce n’est à deux ou trois reprises pour se gratter le nez, — un long nez que surmontaient de grosses lunettes, — ce qui justifiait son surnom de « Père Miroir ».

Les deux amis le regardèrent avec une extrême attention, lorsqu’il passa devant eux.

« Mais… c’est un homme !… affirma John Cort.

— Un homme ?… répliqua Max Huber.

— Oui… un homme… et… qui plus est… un blanc !…

— Un blanc ?… »

Oui, à n’en pas douter, ce qu’on promenait là sur sa sedia gestatoria, c’était un être différent de ces Wagddis sur lesquels il régnait, et non point un indigène des tribus du haut Oubanghi… Impossible de s’y tromper, c’était un blanc, un représentant qualifié de la race humaine !…

« Et notre présence ne produit aucun effet sur lui, dit Max Huber, et il ne semble même pas nous apercevoir !… Que diable ! nous ne ressemblons pourtant pas à ces demi-singes