Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/351

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le cours du rio et de l’autre les épaisses profondeurs de la forêt.

Les deux amis insistèrent, et leurs gestes suffisaient à les faire comprendre. Ils voulaient emmener Lo-Maï et Li-Maï avec eux, à Libreville…

En même temps, Llanga accablait l’enfant de ses caresses, l’embrassant, le serrant entre ses bras… Il cherchait à l’entraîner vers le canot…

Li-Maï ne prononça qu’un mot :

« Ngora ! »

Oui… sa mère qui était restée au village, et près de laquelle son père et lui voulaient retourner… C’était la famille que rien ne pouvait séparer !…

Les adieux définitifs furent faits, après que la nourriture de Lo-Maï et du petit eut été assurée pour leur retour jusqu’à Ngala.

John Cort et Max Huber ne cachèrent pas leur émotion à la pensée qu’il ne reverraient jamais ces deux créatures affectueuses et bonnes, si inférieure que fût leur race…

Quant à Llanga, il ne put se retenir de pleurer, et de grosses larmes mouillèrent aussi les yeux du père et de l’enfant.

« Eh bien, dit John Cort, croirez-vous maintenant, mon cher Max, que ces pauvres êtres se rattachent à l’humanité ?…

— Oui, John, puisqu’ils ont, de même que l’homme, le sourire et les larmes ! »