Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/67

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la poussée puissante des corps. Et, de fait, si gros que fussent ces tamarins à leur base, si solidement que leurs racines eussent mordu le sol, ils éprouvèrent un ébranlement auquel, sans doute, ils ne pourraient résister.

Des coups de feu retentirent encore — deux cette fois — tirés par le Portugais et le foreloper, dont l’arbre, secoué avec une extraordinaire violence, les menaçait d’une chute prochaine.

Le Français et son compagnon, eux, n’avaient point déchargé leurs carabines, bien qu’ils fussent prêts à le faire.

« À quoi bon ?… avait dit John Cort.

— Oui, réservons nos munitions, répondit Max Huber. Plus tard, nous pourrions nous repentir d’avoir brûlé ici notre dernière cartouche ! »

En attendant, le tamarin auquel étaient cramponnés Urdax et Khamis fut tellement ébranlé qu’on l’entendit craquer sur toute sa longueur.

Évidemment, s’il n’était pas déraciné, il se briserait. Les animaux l’attaquaient à coups de défenses, le courbaient avec leurs trompes, l’ébranlaient jusque dans ses racines.

Rester plus longtemps sur cet arbre, ne fût-ce qu’une minute, c’était risquer de s’abattre au pied du tertre :

« Venez ! » cria à Urdax le foreloper, essayant de gagner l’arbre voisin.