Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/99

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l’atmosphère étant généralement calme, les nuages épanchent leurs vapeurs condensées en d’interminables averses. Toutefois, depuis une semaine, le ciel s’était rasséréné au retour de la lune, et, puisque le satellite terrestre paraît avoir une influence météorologique, peut-être pouvait-on compter sur une quinzaine de jours que ne troublerait pas la lutte des éléments.

En cette partie de la forêt qui s’abaissait en pente peu sensible vers les rives de l’Oubanghi, le terrain n’était pas marécageux, ce qu’il serait sans doute plus au sud. Le sol, très ferme, était tapissé d’une herbe haute et drue qui rendait le cheminement lent et difficile, lorsque le pied des animaux ne l’avait pas foulée.

« Eh ! fit observer Max Huber, il est regrettable que nos éléphants n’aient pas pu foncer jusqu’ici !… Ils auraient brisé les lianes, déchiré les broussailles, aplani le sentier, écrasé les ronces…

— Et nous avec… répliqua John Cort.

— Assurément, affirma le foreloper. Contentons-nous de ce qu’ont fait les rhinocéros et les buffles… Où ils ont passé, il y aura pour nous passage. »

Khamis, d’ailleurs, connaissait ces forêts de l’Afrique centrale pour avoir souvent parcouru celles du Congo et du Cameroun. On