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le volcan d’or.

brave Summy, qui n’était pas autrement inventif, rien de neuf ?

— Rien, monsieur, déclara de nouveau Edith.

— Cela peut durer longtemps comme cela, mademoiselle.

Edith fit un geste évasif. Summy reprit :

« Serait-il indiscret de vous demander quels sont vos projets pour continuer votre voyage jusqu’à Dawson ?

— Nullement, répondit Edith. Nous cherchons à former une petite caravane avec les personnes qui nous parlaient tout à l’heure.

— Bonne idée, en principe, approuva Summy. Mais, mademoiselle — pardonnez-moi de me mêler de ce qui ne me regarde pas — avez-vous mûrement réfléchi avant d’adopter ce parti ? Ces gens avec lesquels vous avez l’intention de vous associer paraissent peu recommandables, et, permettez-moi de vous le dire…

— On prend ce qu’on peut, interrompit Jane Edgerton en riant. L’état de notre fortune nous interdit les relations princières.

— Il n’est pas besoin d’être prince pour être supérieur à vos futurs compagnons. Vous serez forcées de les quitter à la première étape, j’en suis certain.

— S’il en est ainsi, nous continuerons seules notre route, répondit Jane nettement.

Summy leva les bras au ciel.

— Seules, mesdemoiselles !.. Y pensez-vous ?.. Vous périrez en route !

— Pourquoi aurions-nous à redouter plus de dangers que vous-mêmes ? objecta Jane, en reprenant son attitude autoritaire. Ce que vous pouvez faire, nous le pouvons aussi.

Décidément, elle ne désarmait pas, cette enragée féministe.

— Évidemment, évidemment, accorda Summy conciliant. Mais il y a ceci, que, ni mon cousin, ni moi, nous n’avons l’intention d’entreprendre avec nos seules forces le voyage de Dawson. Nous aurons un guide, un guide excellent, qui nous donnera le concours de son expérience et nous fournira tout le matériel voulu.