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le volcan d’or.

que personne, il connaissait les exigences de ce long cheminement à travers un pays désolé.

Les deux cousins n’ayant pas de matériel de mine à transporter, le prix du voyage fut, tout compte fait, fixé à la somme de dix-huit cents francs de Skagway à Dawson City, et à une somme égale pour le retour.

Il eût été malséant de discuter les conditions avec un homme aussi consciencieux, aussi honnête que le Scout. Du reste, à cette époque, les prix de transport, rien que pour franchir les passes jusqu’à la région des lacs, étaient assez élevés, en raison des difficultés des deux routes existantes : quatre à cinq cents par livre de bagage pour traverser l’une, six à sept pour l’autre. Les prix demandés par Bill Stell étaient donc fort acceptables, et Ben Raddle les accepta sans marchander.

— C’est convenu, dit-il, et n’oubliez pas que nous désirons partir dans le plus bref délai.

— Quarante-huit heures, c’est tout ce qu’il me faut, répondit le Scout.

— Est-il nécessaire que nous allions à Dyea par bateau ? demanda Ben Raddle.

— C’est inutile. Puisque vous ne traînez pas un matériel à votre suite, il me paraît préférable de partir de Skagway.

Il restait à décider quel chemin suivrait la caravane à travers cette partie montagneuse qui précède la région des lacs, et dans laquelle s’accumulent les plus grandes difficultés. Aux questions que lui posa Ben Raddle à cet égard, Bill Stell répondit :

« Il existe deux routes, ou plutôt deux « traces », la White Pass et la passe du Chilkoot. Qu’elles prennent l’une ou l’autre, les caravanes n’ont plus ensuite qu’à descendre vers le lac Bennet ou le lac Lindeman.

— Laquelle de ces deux routes suivrons-nous, Scout ?

— Celle du Chilkoot. De là, nous atteindrons directement la pointe du lac Lindeman, après avoir fait halte au Sheep Camp.