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le volcan d’or.

tout prendre, c’est encore par eau que le voyage est le plus facile.

— Et, tant par la rivière Lewis que par le Yukon, demanda Ben Raddle, quelle est la distance qui sépare le lac Labarge du Klondike ?

— Cent cinquante lieues environ, en tenant compte des détours.

— Je vois, déclara Summy Skim, que nous ne sommes pas encore arrivés.

— Assurément, répondit le Scout. Lorsque nous aurons atteint la Lewis, à l’extrémité nord du lac Labarge, nous serons tout juste à mi-route.

— Eh bien ! conclut Summy Skim, en prévision de ce long voyage, prenons des forces, et, puisque nous avons l’occasion de passer une bonne nuit à la station du lac Lindeman, allons dormir. »

Ce fut, en effet, une des meilleures nuits que les deux cousins eussent passées depuis leur départ de Vancouver. Les poêles largement alimentés maintenaient une haute température dans cette maisonnette bien abritée et bien close.

Il était neuf heures, lorsque le signal du départ fut donné le lendemain 1er mai. La plupart des hommes qui avaient accompagné le Scout depuis Skagway devaient le suivre jusqu’au Klondike. Leurs services seraient très utiles pour la conduite du bateau transformé en traîneau, en attendant qu’il pût naviguer sur les lacs et descendre le cours de la Lewis et du Yukon.

Quant aux chiens, ils appartenaient à la race du pays. Ces animaux, remarquablement acclimatés, ont les pattes dépourvues de poils, ce qui les rend plus aptes à courir sur la neige sans risque de s’y entraver. Mais, de ce qu’ils étaient acclimatés, il ne faudrait pas conclure qu’ils ne fussent pas restés sauvages. En vérité, ils paraissaient l’être tout autant que des loups ou des renards. Aussi n’est-ce pas précisément en employant