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le volcan d’or.

au lieu de patauger dans les rues de cette capitale, dont la boue renferme peut-être des parcelles du précieux métal.

Restaient, il est vrai, les propositions faites par la Trading and Transportation Company, à moins que, faute de réponse, elles ne fussent devenues caduques.

Après tout, Ben Raddle était venu pour voir, il verrait. Bien que le 129 n’eût jamais produit de pépites de trois mille francs, — la plus grosse qui fut trouvée au Klondike atteignait cette valeur — il ne devait pas être épuisé, puisque des offres d’achat avaient été faites. Les syndicats américains ou anglais ne traitent pas les yeux fermés ces sortes d’affaires. Il était donc à croire, même en admettant le pire, que les deux cousins retireraient de leur voyage au moins de quoi en couvrir les frais.

D’ailleurs, Ben Raddle le savait, on parlait déjà de nouvelles découvertes. Summy avait les oreilles rebattues du Hunter, un affluent de la Klondike River, qui s’écoule entre des montagnes hautes de quinze cents pieds, riches de gisements dont l’or était plus pur que celui de l’Eldorado ; — du Gold Bottom, où, d’après le rapport d’Ogilvie, il existerait un filon de quartz aurifère, donnant jusqu’à mille dollars par tonne ; — de cent autres rios plus merveilleux encore.

« Tu comprends, Summy, concluait Ben Raddle. En cas de déception, nous pourrons toujours nous retourner dans ce pays extraordinaire.

Summy faisait alors la sourde oreille, et revenait obstinément à ses moutons :

— Tout cela est parfait, Ben. Permets-moi, cependant, de te rappeler à la question. Très bien la Bonanza, l’Eldorado, le Bear, le Hunter, le Gold Bottom. Mais il s’agit pour nous du Forty Miles, et je n’en entends pas plus parler, de ce Forty Miles, que s’il n’existait pas.

— Il existe, sois tranquille, répondait Ben Raddle sans s’émouvoir. Tu pourras le constater bientôt de visu.