Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
156
le volcan d’or.

Une chambre coûte sept dollars par jour, et les repas trois dollars chaque ; on paie le service d’un dollar quotidien ; le prix d’une coupe de barbe s’élève à un dollar, et celui d’une coupe de cheveux à un dollar et demi.

« Heureusement, fit observer Summy Skim, que j’ignore le rasoir !.. Quant aux cheveux, je m’engage à rapporter les miens intacts à Montréal ! »

Les chiffres précités montrent la cherté de la vie dans la capitale du Klondike. Qui ne s’y enrichit pas rapidement par quelque coup de chance est à peu près certain de s’y ruiner à court délai. Qu’on en juge par ces prix relevés sur les mercuriales du marché de Dawson City : un verre de lait vaut deux francs cinquante, la livre de beurre cinq francs, et il faut posséder douze francs cinquante pour pouvoir acheter une douzaine d’œufs. La livre de sel coûte un franc, et la douzaine de citrons vingt-cinq francs.

Quant aux bains, on les paie douze francs cinquante, s’ils sont ordinaires, mais le prix d’un bain russe s’élève à cent soixante francs !

Summy Skim se déclara résolu à se contenter de bains ordinaires.

À cette époque, Dawson City s’étendait sur deux kilomètres le long de la rive droite du Yukon, distante de douze cents mètres des collines les plus rapprochées. Ses quatre-vingt-huit hectares de surface étaient divisés en deux quartiers séparés par le cours de la Klondike River, qui tombe là dans le grand fleuve. On y comptait sept avenues et cinq rues se coupant à angle droit, et bordées par des trottoirs en bois. Lorsque ces rues n’étaient pas sillonnées par les traîneaux, pendant les interminables mois d’hiver, de grosses voitures, de lourds chariots à roues pleines les parcouraient à grand fracas au milieu de la foule des chiens.

Autour de Dawson City, se succèdent nombre de jardins potagers dans lesquels poussent navets, choux-raves, laitues, panais, mais en quantité insuffisante. D’où la néces-