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de dawson city à la frontière.

l’on savait pouvoir compter sur lui de toutes les manières, à la seule condition de ne pas en exiger des renseignements trop précis.

Comme véhicule, Ben Raddle choisit la carriole, de préférence au traîneau que les chiens ont l’habitude de tirer, même lorsque glaces et neiges ont disparu. Ces animaux étaient si chers à ce moment qu’on payait jusqu’à quinze cents ou deux mille francs par tête.

Cette carriole, à deux places, pourvue d’une capote de cuir pouvant se relever ou se rabattre, assez solidement établie pour résister aux cahots et aux chocs, fut attelée d’un cheval vigoureux.

Il n’y avait pas à faire provision de fourrage, car, en cette saison, les prairies se succédaient tout le long des routes, et, dans ces conditions, un cheval parvient plus aisément à se nourrir qu’un attelage de chiens.

À la prière de Ben Raddle, Neluto examina la voiture avec le plus grand soin. Ce fut une inspection méticuleuse. Caisse, brancards, capote, ressorts, tout y passa, jusqu’au dernier boulon. Quand elle fut terminée, Neluto avait le visage satisfait.

« Eh bien ? interrogea Ben Raddle.

— Si elle ne casse pas en route, affirma l’Indien du ton de la plus profonde conviction, je pense qu’elle nous conduira jusqu’au claim 129.

— Grand merci, mon brave ! » s’écria Ben Raddle sans chercher à réprimer une formidable envie de rire.

Cependant, il parvint à obtenir du circonspect Neluto des indications utiles quant aux objets qu’il convenait d’emporter, et finalement l’ingénieur put être assuré que rien ne lui manquerait pour le voyage.

Entre temps, Summy Skim s’amusait à flâner philosophiquement dans les rues de Dawson City. Il examinait les magasins,