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la nuit du 5 au 6 août.

gros nuages se levaient dans le Sud-Est. La journée ne se passerait pas sans orage, et mieux valait ne point se laisser surprendre loin de l’habitation.

Toute la matinée fut employée au lavage, tandis qu’une équipe, sous la direction de Lorique, poursuivait la fouille presque sur la ligne de démarcation des deux propriétés.

Jusqu’au milieu du jour il ne survint aucune complication. Quelques propos assez malsonnants, il est vrai, tenus par les Américains, amenèrent des ripostes plus ou moins vives de la part des Canadiens. Mais tout se borna à des paroles et les contre-maîtres n’eurent point à intervenir.

Par malheur, les choses ne se passèrent pas aussi bien à la reprise du travail dans l’après-midi. Hunter et Malone allaient et venaient sur leur placer, tandis que Summy Skim, en compagnie de Ben Raddle, en faisait autant sur le sien.

« Tiens, dit Summy Skim à Ben Raddle, ils sont donc de retour, ces chenapans ?.. Je ne les avais pas encore vus… Et toi, Ben ?

— Si… hier, répondit évasivement Ben Raddle. Fais comme moi. Ne t’occupe pas d’eux.

— C’est qu’ils nous regardent d’une façon qui ne me plaît guère…

— N’y fais pas attention, Summy. »

Les Texiens s’étaient rapprochés. Toutefois, s’ils étaient prodigues de regards insultants à l’adresse des deux cousins, ils ne les accompagnaient pas des invectives dont ils étaient coutumiers, ce qui permit à Summy Skim de paraître ignorer leur existence.

Cependant les ouvriers continuaient à travailler sur la limite des deux claims, défrichant le sol, recueillant les boues pour les porter aux sluices et aux rockers. Ils se touchaient pour ainsi dire, et leurs pioches, volontairement ou non, se heurtaient à chaque instant.

Toutefois, personne jusqu’alors n’y avait pris garde, lorsque, vers cinq heures, s’élevèrent de violentes clameurs. Ben et