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le volcan d’or.

Montréal. Il alla, dans ce but, trouver le docteur Pilcox à l’hôpital.

Quelle fut sa surprise lorsqu’il apprit que Ben Raddle y était en traitement et ne pourrait être rétabli avant six semaines.

« Oui, Bill, lui déclara Summy Skim, voilà où nous en sommes ! Non seulement nous n’avons pas vendu le 129, mais il n’y a plus de 129 ! Et non seulement il n’y a plus de 129, mais il nous est impossible de quitter cet atroce Klondike pour un pays plus habitable !

Le Scout connut alors la catastrophe du Forty Miles et comment Ben Raddle avait été grièvement blessé dans cette circonstance.

« C’est bien là ce qu’il y a de plus déplorable, conclut Summy Skim, car enfin, nous en aurions fait notre deuil du 129. Je n’y tenais pas, moi, au 129 ! Parbleu ! Quelle sotte idée a eue l’oncle Josias d’acquérir le 129 et de mourir pour nous laisser le 129 ! »

Cent vingt-neuf !.. Avec quel mépris Summy Skim énonçait ce nombre maudit !

« Ah ! Scout, s’écria-t-il, si le pauvre Ben n’en avait pas été victime, comme au fond je l’aurais béni, ce tremblement de terre ! Il nous débarrassait d’un héritage encombrant ! Plus de claim ! Plus d’exploitation ! C’est tout bénéfice à mon sens.

— Vous allez donc être obligés, interrompit le Scout, de passer l’hiver à Dawson City ?

— Autant dire au pôle Nord, répliqua Summy Skim.

— De sorte que moi, reprit Bill Stell, qui venais vous chercher…

— Vous repartirez sans nous, Bill, » répondit Summy Skim, avec un accent de résignation qui confinait au désespoir.

C’est ce qui arriva quelques jours plus tard, après que le Scout eut pris congé des deux Canadiens, en promettant de revenir au début du printemps.

« Dans huit mois ! » avait soupiré Summy Skim.

Cependant le traitement de Ben Raddle suivait son cours