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le volcan d’or.

La nuit suivante, Krarak, dès dix heures du soir, reprit son poste au pied du mur. La nuit était obscure, et une assez forte brise soufflait du Nord.

Vers onze heures, l’Indien, l’oreille appliquée au ras du sol, crut comprendre que l’on travaillait à sa délivrance.

Il ne se trompait pas. Hunter et Malone s’étaient mis à l’œuvre. Avec la pioche, ils foraient une galerie sous le pied de la muraille, afin de ne pas avoir besoin d’en déplacer les pierres.

De son côté, dès qu’il eut bien reconnu l’endroit choisi, Krarak fouilla le sol avec ses ongles.

Il n’y eut aucune alerte. Les gardiens ne furent point attirés dans le préau. Le vent vif et froid les retenait à l’intérieur où l’absence de Krarak resta inaperçue.

Enfin, un peu après minuit, le trou fut assez large pour livrer passage à un homme de corpulence ordinaire.

« Viens, dit une voix qui était celle de Hunter.

— Personne au dehors ? demanda Krarak.

— Personne. »

Quelques instants plus tard, l’Indien était en liberté.

Au delà du Yukon, dont Circle City occupe la rive gauche, il apercevait une vaste plaine encore parsemée des dernières neiges de l’hiver. La débâcle était commencée et le fleuve charriait des glaçons. Une barque n’aurait pu s’y engager, en admettant qu’il eût été possible à Hunter de s’en procurer une sans exciter la défiance de la police.

L’Indien n’était pas homme à se laisser arrêter par un tel obstacle. Il saurait bien sauter d’un glaçon à l’autre pour atteindre la rive droite. Une fois là, toute la campagne s’ouvrait devant lui. Il serait loin lorsqu’on découvrirait sa fuite.

Il importait cependant que le fugitif fût hors d’atteinte avant le lever du soleil. Il n’avait donc pas une heure à perdre.

Hunter lui dit :

« Tout est convenu ?