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le volcan d’or.

ou de sables aurifères. Dans son for intérieur, le retour à Montréal était reculé à un avenir indéterminé. Tout son intérêt se concentrait uniquement sur le Klondike, source inépuisable d’émotions appréciées du joueur qui sommeillait en lui.

Ben Raddle avait décidé que Lorique ne ferait pas partie de l’expédition qui allait s’enfoncer dans le Nord. Il resterait à Dawson, et aurait comme mission de se tenir au courant de tous les événements intéressant l’industrie minière. S’il voyait quelque bonne opération à tenter, il serait de cette manière à même de la faire.

Tout étant ainsi convenu, la caravane sortit de Dawson, le lendemain, dès cinq heures du matin, par le haut quartier de la rive droite du Klondike, et se dirigea vers le Nord-Est.

Le temps était à souhait : ciel pur, brise faible, température de cinq à six degrés au-dessus de zéro. La neige avait en grande partie fondu, et il n’en subsistait sur le sol herbeux que de rares plaques d’une éblouissante blancheur.

Que l’itinéraire eût été soigneusement établi, il est inutile de le dire. Le Scout avait déjà fait le voyage de Dawson City à Fort Mac Pherson, et l’on pouvait s’en rapporter à la fidélité de ses souvenirs.

La contrée à parcourir était, en somme, assez plate, et coupée seulement de quelques rios, d’abord affluents ou sous-affluents du Yukon et de la Klondike River, puis, au delà du cercle polaire arctique, affluents ou sous-affluents de la Peel River qui longe la base des Montagnes Rocheuses avant de se jeter dans la Mackensie.

Pendant cette première période du voyage, tout au moins, entre Dawson City et Fort Mac Pherson, le cheminement ne présenterait pas de grandes difficultés. Après la fonte des dernières neiges, les rios descendraient à leur plus bas étiage ; il serait aisé de les franchir, et ils conserveraient toujours assez d’eau pour les besoins de la petite troupe. Lorsqu’elle aurait atteint la