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une complication inattendue.

La pente était devenue telle, alors, qu’il fallut s’aider des genoux, des pieds et des mains, et s’accrocher aux maigres touffes d’arbustes. Bientôt, l’emploi des piquets et des cordes s’imposa. Le Scout se portait en avant, plantait un piquet entre les herbes, et déroulait la corde à l’aide de laquelle les autres se hissaient jusqu’à lui. On agissait avec une extrême prudence, car toute chute eût risqué d’être mortelle.

Vers onze heures, les ascensionnistes étaient parvenus à la moitié du versant. On fit halte afin de reprendre haleine, et l’on but quelques gorgées aux gourdes, après quoi on recommença à ramper le long des talus.

Bien que les forces souterraines fussent en action, ainsi que le prouvaient les vapeurs couronnant la cime du volcan, aucun frémissement ne faisait trembler ses parois, aucun ronflement ne se faisait entendre. De ce côté, sans doute, l’épaisseur était trop considérable, et il était à supposer que la cheminée du cratère s’ouvrait plutôt dans la partie nord, à proximité du rivage de la mer.

L’ascension se continua, de plus en plus difficile à mesure qu’on s’élevait, toujours possible cependant. Et d’ailleurs, ce que Jacques Ledun avait fait, pourquoi le Scout et ses compagnons ne le feraient-ils pas ?

La montre de Ben Raddle marquait exactement midi treize lorsque les ascensionnistes se trouvèrent réunis sur la section de cône qui formait le plateau du mont.

Tous plus ou moins éreintés s’assirent sur les roches de quartz qui entouraient ce plateau, d’une circonférence de trois à quatre cents pieds environ. À peu près à son centre s’ouvrait le cratère, d’où s’échappaient des vapeurs fuligineuses et des fumerolles jaunâtres.

Avant de se diriger vers cette cheminée, Ben Raddle et ses compagnons, tout en reprenant haleine, observèrent le vaste panorama développé devant leurs yeux.