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IX

UNE CHASSE À L’ORIGNAL.


La rive gauche du Rio Rubber dessinait un coude prononcé à cinquante toises environ de l’endroit où s’ouvrait la galerie allant rejoindre la cheminée du cratère. La dérivation serait pratiquée à l’angle même formé par ce coude. Il s’agissait donc de creuser un canal long de trois cents pieds.

Dès la matinée du 9 juillet, on attaqua l’ouvrage.

Les premiers coups de pioche permirent de constater que le terrassement n’exigerait pas de grands efforts. Le sol, jusqu’à sept ou huit pieds, était formé de terre assez friable. Cette profondeur serait très suffisante, avec une largeur à peu près égale, et il ne serait pas nécessaire de recourir à la mine, ce qui aurait pu épuiser la provision de poudre.

Le personnel de la caravane montrait une grande activité. La proximité du but doublait l’ardeur de tous. On connaissait le plan de Ben Raddle. Bien que plusieurs en comprissent mal la théorie, nul ne mettait en doute que le Golden Mount ne vomît bientôt l’or à plein cratère.

Patrick, notamment, faisait merveille. Servi par sa force prodigieuse, il accomplissait à lui seul la besogne de dix hommes.

Le canal avançait donc avec rapidité. On se relayait et, profitant des longs crépuscules, on travaillait une partie des nuits. Ben Raddle surveillait l’accomplissement de l’œuvre, et s’occupait de faire soutenir les berges du canal, tout en recherchant s’il ne recoupait pas quelque filon aurifère. Il ne découvrit rien.

« Voilà un rio, fit observer le Scout, qui ne vaut pas la Bonanza. Mais enfin, peu importe que ses eaux ne charrient pas de pépites, si elles nous procurent celles du Golden Mount ! »

Huit jours s’écoulèrent. Le 16 juillet, le canal était presque en-