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une chasse à l’orignal.

tièrement achevé. Encore quelques mètres à creuser, et il suffirait ensuite d’échancrer la berge du rio sur une largeur de cinq à six pieds et de percer la paroi qui subsistait encore entre le fond de la galerie et la cheminée. Les eaux iraient aussitôt d’elles-mêmes se déverser dans les entrailles du volcan.

Combien de temps faudrait-il alors pour que l’éruption, provoquée par l’accumulation des vapeurs, se produisît ? Nul n’aurait pu répondre sur ce point avec précision. Toutefois, l’ingénieur avait observé que l’activité volcanique s’était accrue de jour en jour. Au milieu des fumées plus épaisses qui couronnaient la montagne, les flammes s’élevaient à une plus grande hauteur, et, pendant les quelques heures d’obscurité, éclairaient la contrée environnante sur une large étendue. Il y avait donc lieu d’espérer que les eaux, lancées dans le foyer central, seraient immédiatement vaporisées et provoqueraient une énergique et soudaine recrudescence des phénomènes éruptifs.

Ce jour-là, vers la fin de l’après-midi, Neluto vint trouver Summy Skim, et, d’une voix qu’une course rapide rendait haletante :

« Ah !.. monsieur Skim !.. monsieur Skim !..

— Qu’y a-t-il, Neluto ?

— Il y a… il y a des orignals, monsieur Skim !

— Des orignals ! s’écria Summy.

— Oui… tout une bande… une demi-douzaine peut-être… ou plus… ou…

— Ou moins, continua Summy. Je connais l’antienne, mon garçon. Dans quelle direction ces orignals ?

— Par là.

Et l’Indien indiquait la plaine à l’Ouest du Golden Mount.

— Loin ?

— Euh !.. une lieue à peu près… ou une demi-lieue…

— Ou deux cents kilomètres, c’est entendu, dit Summy en riant.

Un des plus vifs désirs de l’enragé chasseur était de rencon-