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où summy skim s’engage malgré lui.

— Est-ce bien nécessaire ? observa Me  Snubbin.

— Ne serait-ce que pour trouver un acquéreur ?

Le notaire allait répondre. Il en fut empêché par l’entrée d’un employé porteur d’une dépêche.

— Si ce n’est que cela, dit-il après l’avoir ouverte, voici qui pourra vous éviter les fatigues d’un tel voyage, monsieur Raddle.

Ce disant, Me  Snubbin tendit à Ben Raddle un télégramme daté de huit jours, lequel, après avoir été porté de Dawson City à Vancouver, arrivait à Montréal par les fils du Dominion.

Aux termes de ce télégramme, l’Anglo-American Transportation and Trading Co (Chicago-Dawson), syndicat américain déjà possesseur de huit claims dont l’exploitation était dirigée par le capitaine Healey, faisait, en effet, pour l’acquisition du claim 129 de Forty Miles Creek, une offre ferme de cinq mille dollars, qui seraient envoyés à Montréal dès le reçu du télégramme d’acceptation. Ben Raddle avait pris la dépêche et la lisait avec le même soin qu’il venait de mettre à étudier les titres de propriété.

— Qu’en dites-vous, monsieur Raddle ? demanda le notaire.

— Rien, répondit l’ingénieur. Le prix offert est-il suffisant ? Cinq mille dollars pour un claim du Klondike !

— Cinq mille dollars sont toujours bons à prendre.

— Moins que dix mille, maître Snubbin.

— C’est évident. Je présume toutefois que M. Skim…

— Summy sera toujours de mon avis, si je puis appuyer cet avis de bonnes raisons. Et, si je lui prouve qu’il est nécessaire d’entreprendre ce voyage, il l’entreprendra, n’en doutez pas.

— Lui ?.. s’écria Me  Snubbin, l’homme le plus heureux, le plus indépendant que jamais notaire ait rencontré dans l’exercice de sa profession !

— Oui, cet heureux, cet indépendant, si je lui montre qu’il peut doubler son bonheur et son indépendance… Que risquerions-