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le volcan d’or.

— Pour le campement, je suppose, répondit Neluto se reconnaissant fourbu.

— Parbleu ! s’écria Summy Skim en haussant les épaules.

— En route, alors ! approuva l’Indien en se relevant péniblement, et en commençant à suivre le contour de la clairière.

Il n’avait pas fait dix pas, qu’il s’arrêtait, les yeux fixés sur le sol à ses pieds.

— Regardez, monsieur Skim, dit-il.

— Qu’y a-t-il ? interrogea Summy.

— Du feu, monsieur Skim.

— Du feu !

— Il y en a eu tout au moins.

Summy Skim vit, en s’approchant, un petit tas de cendres devant lequel l’Indien demeurait immobile et pensif.

— Il y a donc des chasseurs, dans cette forêt ? demanda Summy.

— Des chasseurs… ou autre chose, répondit Neluto.

Summy s’était penché. Il considérait attentivement les cendres suspectes.

— Elles ne sont pas d’hier, en tous cas, dit-il en se relevant.

En effet, ces cendres blanches, à demi cimentées, pour ainsi dire, par l’humidité, devaient être là depuis assez longtemps.

— Il semblerait, reconnut Neluto. Mais voici qui va nous fixer.

À quelques pas du foyer éteint, les regards fureteurs de l’Indien avaient découvert un objet brillant entre les herbes. Il se dirigea rapidement de ce côté, se baissa, et ramassa l’objet, en poussant un cri de surprise.

C’était un poignard à lame plate emmanchée dans une poignée de cuivre.

Après l’avoir examiné, Neluto déclara :

— Si l’on ne peut exactement connaître l’âge du foyer, voici un poignard qui n’a pas été perdu depuis plus de dix jours.

— Oui, répondit Summy Skim. La lame en est encore brillante