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le volcan d’or.

ne fût pas envahie par l’eau lorsqu’on pratiquerait la saignée dans la rive du Rio Rubber afin de remplir le canal. Ainsi, l’ingénieur assurerait sa ligne de défense, tout en restant maître de son heure pour provoquer l’éruption. En même temps, il fit percer des trous de mine dans la paroi de la cheminée au fond de la galerie, et des cartouches qu’il n’y aurait plus qu’à allumer, le moment venu, y furent placées avec le plus grand soin.

Tout étant prêt, on attendit l’attaque, en se tenant sur le qui-vive. Les hommes demeuraient dans la partie la plus reculée du campement. Pour les apercevoir, il aurait fallu s’avancer jusqu’à la rive gauche du Rio Rubber.

Toutefois, à plusieurs reprises, Ben Raddle, Summy Skim et le Scout franchirent le canal afin d’observer la plaine sur une plus grande étendue. Ils contournèrent même la base du volcan.

De ce point, le regard n’était arrêté que par les premiers arbres de la forêt, qui fermait l’horizon à une lieue et demie de là.

La plaine était déserte. Aucune troupe d’hommes ne s’y montrait. Personne non plus du côté du littoral.

« Il est certain, dit le Scout, que les Texiens n’ont pas encore quitté la forêt.

— Ils ne sont guère pressés, fit Summy Skim.

— Peut-être, répondit Ben Raddle, veulent-ils reconnaître la situation avant de s’engager, et ne pousseront-ils jusqu’au Golden Mount que la nuit prochaine ?

— C’est probable, approuva le Scout, et nous nous garderons en conséquence. »

La journée s’acheva paisiblement, et, contrairement à l’hypothèse de Ben Raddle, la nuit qui suivit ne fut pas troublée. Summy Skim dormit d’une seule traite, conformément à son habitude. En revanche, c’est à peine si Ben Raddle réussit à trouver le sommeil. L’inquiétude et l’irritation se disputaient son âme.