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assiégés.

Ben Raddle prit la parole :

« Notre campement est admirablement couvert, dit-il, d’un côté par le Golden Mount, de l’autre par le Rio Rubber, que Hunter et les siens ne pourraient traverser sans s’exposer au feu de nos carabines…

— En effet, monsieur Raddle, répondit le Scout. Malheureusement, par devant, nous ne sommes défendus que par le canal entre le rio et la montagne, et ce n’est pas un fossé large de sept à huit pieds qui arrêtera les assaillants.

— Non, tant que ce fossé est à sec, j’en conviens, répliqua l’ingénieur, mais il sera plus difficile de le franchir s’il est rempli d’eau jusqu’aux bords.

— Il faut l’inonder en coupant la berge du rio, s’écria Jane Edgerton.

— C’est mon avis, approuva Ben Raddle.

— Bien, monsieur Raddle, dit le Scout, c’est cela qu’il faut faire, et faire à l’instant. Nous avons quelques heures devant nous avant que la bande ait eu le temps de redescendre et de paraître en vue de notre campement… À l’ouvrage ! »

Bill Stell rassembla ses hommes. Munis de leurs outils, ils coururent à la berge, qu’ils attaquèrent à l’endroit où s’amorçait le canal. En quelques minutes, l’eau se déversait avec violence jusqu’au barrage établi à l’entrée de la galerie.

Toute communication était maintenant coupée avec la plaine.

Tandis que ce travail s’exécutait, Summy Skim, Jane Edgerton et Neluto s’occupaient de mettre les armes en état : carabines, rifles, revolvers, et aussi coutelas pour le cas où l’on en viendrait à lutter corps à corps. De poudre et de balles, il restait encore une suffisante réserve, ainsi que de cartouches toutes faites.

« Nous avons pour ces coquins, dit Summy Skim, autant de coups qu’ils en méritent, et nous ne les épargnerons pas…

— Mon idée, fit Neluto, est que, s’ils sont accueillis par une bonne fusillade, ils s’en iront comme ils seront venus.