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le volcan d’or.

et il en fut de même de la journée du lendemain. C’est en vain que le Scout se porta plusieurs fois au delà du canal. Il n’aperçut rien de suspect. Hunter avait-il donc renoncé à ses projets ?

Une nouvelle nuit s’achevait sans incident, et les premières lueurs de l’aube naissaient à l’orient, lorsque des coups de feu retentirent du côté du canal. Laissant deux hommes en surveillance près des tentes, la caravane se porta à la lisière du petit bois, prête à soutenir ses grand’gardes.

La défense du barrage était à ce moment assurée par le Scout et par Neluto. On pouvait être certain qu’aucun des assaillants n’avait réussi à le franchir malgré eux. Tous deux, en effet, abrités par la barricade de rochers, tiraient par des meurtrières leur permettant de prendre en enfilade la berge sud du canal.

Il ne semblait pas, toutefois, que leur tir fût très efficace. Les assaillants, venus en rampant pendant les heures d’obscurité et couchés maintenant à plat ventre derrière le talus formé par les terres rejetées de la fouille, devaient être à l’abri des balles. Leur feu, en tout cas, ne subissait pas le moindre ralentissement.

Sur l’ordre de Ben Raddle, qui, ne sachant pas sur quel but viser, jugeait inutile de gaspiller la provision de poudre, la caravane demeura immobile, protégée par le premier rang des arbres, et attendit les événements l’arme au pied.

Une heure s’écoula. De l’autre côté du canal, le feu continuait, aussi violent qu’inoffensif. Les balles se perdaient dans la verdure sans causer aucun dommage aux assiégés.

Tout à coup, — il faisait alors grand jour — des cris éclatèrent en arrière de la ligne de défense, tandis que la fusillade se ralentissait d’une manière marquée.

Le Scout profita de l’accalmie pour quitter le barrage avec Neluto, et pour rejoindre ses compagnons en traversant l’espace dangereux au pas de course. On lui remit aussitôt le commandement en chef, auquel le prédisposait plus que tout autre son expérience de la guerre de partisans.