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le volcan d’or.

Ce calme insolite ne laissait pas de l’étonner. Hunter entendait-il maintenant faire traîner les choses en longueur ? Dans ce cas, les assiégés, pressés par l’approche de l’hiver, seraient dans la nécessité d’aller chercher leurs adversaires en rase campagne et de solutionner à tout prix une querelle qui ne pouvait s’éterniser.

Le lendemain, de très bonne heure, le Scout et Ben Raddle, après avoir franchi le canal, vinrent observer la plaine. Elle était déserte. Aucune troupe en marche du côté de la forêt. Hunter se serait-il donc résolu à un départ définitif ?

« Il est fâcheux, dit alors Bill Stell, que l’ascension du Golden Mount soit impossible du côté du campement. Nous les aurions aperçus en nous portant sur l’autre bord du plateau.

— En effet, Bill, c’est fort regrettable, répondit Ben Raddle.

— Il n’y a pas de danger, je pense, reprit le Scout, à ce que nous nous écartions de quelques centaines de pas du mont ?

— Aucun, Bill, puisqu’il n’y a personne en vue. Ce que nos hommes ont fait hier, nous pouvons le faire nous-mêmes. Et, d’ailleurs, quand bien même nous serions aperçus, nous aurions toujours le temps de revenir au canal et de refermer la barricade.

— Allons donc, monsieur Raddle. Nous verrons du moins le sommet du volcan. Peut-être les vapeurs sont-elles plus épaisses, et peut-être le cratère commence-t-il à rejeter des laves.

Tous deux s’éloignèrent d’un quart de lieue dans le Sud. Aucun changement ne s’était produit à l’orifice du cratère, d’où s’échappaient en tourbillons des vapeurs zébrées de flammes que le vent rabattait vers la mer.

« Ce ne sera pas encore pour aujourd’hui, remarqua le Scout.

— Ni pour demain, approuva l’ingénieur. Au reste, je ne m’en plains pas. J’en suis à désirer maintenant que l’éruption n’ait pas lieu avant le départ de Hunter… s’il doit partir !