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en route.

— Une contrée giboyeuse s’il en fut, ai-je entendu dire, interrompit Summy Skim, s’abandonnant à ses rêves cynégétiques. Au fait, pourquoi ne pas suivre ce chemin ?

— Parce qu’il nous faudrait, en quittant Edmonton, faire quatorze cents kilomètres par terre, à travers des régions à peu près inexplorées.

— Alors quelle direction comptes-tu adopter, Ben ?

— Celle de Vancouver, sans aucun doute. Voici des chiffres très exacts qui te fixeront sur la longueur de l’itinéraire : De Montréal à Vancouver on compte quatre mille six cent soixante-quinze kilomètres et, de Vancouver à Dawson City, deux mille quatre cent quatre-vingt-neuf.

— Soit au total, dit Summy Skim, en chiffrant l’opération : Cinq et neuf quatorze, je retiens un ; huit et huit seize, je retiens un ; sept et quatre onze, je retiens un ; cinq et deux, sept… Soit sept mille cent soixante-quatre kilomètres.

— Exactement, Summy.

— Eh bien, Ben, si nous rapportons autant de kilogrammes d’or que nous aurons fait de kilomètres !..

— Cela vaudra, au taux actuel de deux mille trois cent quarante francs le kilogramme, seize millions sept cent soixante-trois mille sept cent soixante francs.

— Pourvu, murmura Summy Skim entre ses dents, que nous rapportions seulement les sept cent soixante francs

— Tu dis, Summy ?

— Rien, mon cher Ben. Absolument rien.

— Une telle somme, reprit Ben Raddle, ne me surprendrait pas. Le géographe John Minn n’a-t-il pas déclaré que l’Alaska produirait plus d’or que la Californie, dont le rendement a été pourtant de quatre cent cinq millions, rien que dans l’année mil huit cent soixante et un ? Pourquoi le Klondike n’ajouterait-il pas sa bonne part aux vingt-cinq milliards de francs qui composent la fortune aurifère de notre globe ?