Page:Verne - Les Enfants du capitaine Grant.djvu/185

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Thaouka s’éloignait rapidement. (Page 180.)


d’une extrême agitation. Il se retournait fréquemment vers les planes immensités du sud ; ses hennissements se prolongeaient ; ses naseaux aspiraient fortement l’air vif. Il se cabrait avec violence. Thalcave, que ses bonds ne pouvaient désarçonner, ne le maintenait pas sans peine. L’écume de sa bouche se mélangeait de sang sous l’action du mors vigoureusement serré, et cependant l’ardent animal ne se calmait pas ; libre, son maître sentait bien qu’il se fût enfui vers le nord de toute la rapidité de ses jambes.

« Qu’a donc Thaouka ? demanda Paganel, est-il mordu par les sangsues si voraces des eaux argentines ?

— Non, répondit l’Indien.