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en vue de l’île norfolk.

Au cours de cette navigation, M. Gibson avait fait attentivement surveiller cette partie du Pacifique. Aucune épave ne s’était rencontrée sur la route du James-Cook, et le mystère de la disparition du navire hollandais Wilhelmina restait toujours à découvrir.

À mesure que le soleil déclinait derrière les hauteurs de l’île, le vent tombait, la mer prenait une apparence laiteuse, les rides disparaissaient de sa surface à peine gonflée par la longue houle. Assurément, le jour revenu, le brick serait encore en vue de l’île. Il n’en était qu’à deux milles et, par prudence, il évitait de s’en approcher davantage, car les bancs de coraux s’allongent dangereusement au large. D’ailleurs, le James-Cook était presque aussi immobile que s’il eût été mouillé sur son ancre. Aucun courant ne le déplaçait ; les voiles pendaient sur leurs cargues en gros plis. Si la brise se levait, il n’y aurait qu’à les laisser retomber pour faire route.

M. Gibson et ses passagers n’avaient donc qu’à jouir de cette soirée magnifique sous un ciel pur de toute vapeur.

Après le dîner, M. Hawkins, le capitaine et Nat Gibson vinrent s’asseoir à l’arrière.

« Nous voici en calme blanc, dit M. Gibson, et, par malheur, je ne découvre aucun symptôme qui puisse indiquer le retour de la brise.