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les frères kip.

enfermée entre la côte septentrionale de l’Australie, la côte méridionale de la Nouvelle-Guinée, et le groupe des îles de la Sonde, à l’ouest, qui la défend contre la houle de l’océan Indien. À l’est, elle n’offre pas d’autre issue que le détroit de Torrès, que termine le cap d’York.

À l’entrée de ce détroit, le navire rencontra des vents contraires qui le retardèrent quelques jours. Ce ne fut que le 6 octobre qu’il parvint à se dégager des nombreux récifs et à débouquer dans la mer de Corail.

Devant la Wilhelmina s’ouvrait alors l’immense Pacifique jusqu’au cap Horn, qu’elle devait rallier après une courte relâche à Wellington, de la Nouvelle-Zélande. La route était longue, mais les frères Kip n’avaient pas eu le choix.

Dans la nuit du 19 au 20 octobre, tout allait bien à bord, les matelots de quart à l’avant, lorsque se produisit un épouvantable accident que la plus sérieuse vigilance n’aurait pu éviter.

De lourdes brumes, très obscures, enveloppaient la mer, absolument calme, ainsi qu’il en est presque toujours dans ces conditions atmosphériques.

La Wilhelmina avait ses feux réglementaires, vert à tribord, rouge à bâbord. Par mal-