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le donjon de pisino.

qu’à le repousser pour qu’il retombât en dehors de la muraille. C’est ce qui fut fait, dès que Ladislas Zathmar eut entendu la sentinelle s’éloigner vers le fond du couloir.

Le croisillon, chassé vers la baie extérieure de la fenêtre, culbuta et disparut.

C’était au moment d’une accalmie de la tourmente. Le comte Sandorf prêta l’oreille, afin d’écouter le bruit que devait faire ce lourd appareil en tombant sur le sol. Il n’entendit rien.

« Le donjon doit être bâti sur quelque haute roche qui domine la vallée, fit observer Étienne Bathory.

— Peu importe la hauteur ! répondit le comte Sandorf. Il n’est pas douteux que le câble du paratonnerre n’arrive jusqu’au sol, puisque cela est nécessaire à son fonctionnement. Donc, il nous permettra de l’atteindre, sans risquer une chute ! »

Raisonnement juste en général, mais faux en l’espèce, puisque l’extrémité du conducteur plongeait dans les eaux de la Foïba.

Enfin, la fenêtre libre, le moment de fuir était venu.

« Mes amis, dit Mathias Sandorf, voici comment nous allons procéder. Je suis le plus jeune, et, je crois, le plus vigoureux. C’est donc à moi d’essayer