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mathias sandorf.

encore et reprends les forces dont tu auras bientôt besoin ! Dans quelques heures, nous serons sauvés ! Nous serons libres !

— Et Ladislas ! » murmura Étienne Bathory.

Mathias Sandorf ne répondit pas. Qu’aurait-il pu répondre ? Ladislas Zathmar, après avoir jeté le cri d’alarme à travers la fenêtre de la cellule, avait dû être mis dans l’impossibilité de fuir. Maintenant, gardé à vue, ses compagnons ne pouvaient rien pour lui !

Cependant, Étienne Bathory avait laissé retomber sa tête en arrière. L’énergie physique lui manquait pour vaincre sa torpeur. Mais Mathias Sandorf veillait sur lui, prêt à tout, même à abandonner l’épave, si elle venait à se briser contre un de ces obstacles qu’il était impossible d’éviter au milieu de si profondes ténèbres.

Il devait être environ deux heures du matin, lorsque la vitesse du courant, et par conséquent celle du tronc d’arbre, parut diminuer assez sensiblement. Sans doute, le canal commençait à s’élargir, et les eaux, trouvant un plus libre passage entre ses parois, prenaient une allure plus modérée. Peut-être pouvait-on également en conclure que l’extrémité de cette trouée souterraine ne devait pas être éloignée.