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mathias sandorf.

« Lui ! » dit-il à voix basse.

Un homme se tenait là, à vingt pas de ses compagnons, appuyé sur le manche de sa pioche.

C’était Carpena.

Le docteur, après quinze ans, venait de reconnaître le paludier de l’Istrie sous son habit de condamné, comme Maria Ferrato l’avait reconnu sous son habit maltais dans les ruelles du Manderaggio. Ce criminel, aussi fainéant qu’impropre à tout métier, n’aurait pas même pu être employé dans les ateliers du préside. Casser des pierres sur une route, il n’était bon qu’à cette rude besogne.

Mais si le docteur l’avait reconnu, Carpena ne pouvait reconnaître en lui le comte Mathias Sandorf. À peine l’avait-il entrevu dans la maison du pêcheur Andréa Ferrato, au moment où il y amenait les agents de la police. Cependant, comme tout le monde, il venait d’apprendre l’arrivée du docteur Antékirtt à Ceuta. Or, ce docteur si renommé, — Carpena ne l’ignorait pas, — c’était le personnage dont lui avait parlé Zirone pendant leur entretien près des grottes de Polyphème sur la côte de Sicile, c’était l’homme dont Sarcany recommandait avant tout de se défier, c’était le millionnaire à propos duquel la bande de Zirone avait tenté cet inutile coup de main de la Casa Inglese.