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le préside de ceuta.

nage célèbre, grâce à la réputation que lui faisaient ses talents et sa fortune, était comme une sorte de souverain en voyage. Aussi, après qu’il eut été introduit dans le salon de la résidence, le gouverneur lui fit-il beaucoup d’accueil ainsi qu’à son jeune compagnon, Pierre Bathory. Et, tout d’abord, il voulut se mettre à leur entière disposition pour visiter l’enclave, ce « petit morceau de l’Espagne, si heureusement découpé dans le territoire marocain. »

« Nous acceptons volontiers, monsieur le gouverneur, répondit le docteur, en espagnol, — langue que Pierre comprenait et parlait couramment comme lui. Mais je ne sais trop si nous aurons le temps de mettre à profit votre obligeance.

— Oh ! la colonie n’est pas grande, docteur Antékirtt, répondit le gouverneur. En une demi-journée on en a fait le tour ? D’ailleurs, ne comptez-vous pas y séjourner quelque temps ?

— Quatre ou cinq heures à peine, dit le docteur. Je dois repartir ce soir même pour Gibraltar, où je suis attendu demain, dans la matinée.

— Repartir ce soir même ! s’écria le gouverneur. Permettez-moi d’insister ! Je vous assure, docteur Antékirtt, que notre colonie militaire est digne d’être étudiée à fond ! Sans doute, vous avez beaucoup vu, beaucoup observé pendant vos voyages ;