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mistress branican.

« Vous êtes souffrante, mistress ?

— Ce n’est rien, monsieur, répondit Dolly. Un moment de faiblesse… Je me sens mieux…

— Veuillez vous asseoir en attendant le prochain départ. Dans dix minutes au plus…

— Je vous remercie, monsieur, répondit Mrs. Branican. Je ne suis venue que pour demander un renseignement… Peut-être pouvez-vous me le donner ?…

À quel propos, mistress ? »

Dolly s’était assise, et, après avoir porté la main à son front, pour rassembler ses idées :

« Monsieur, dit-elle, vous avez eu à votre service un matelot nommé Zach Fren ?…

— Oui, mistress, répondit l’employé. Ce matelot n’est pas resté longtemps avec nous, mais je l’ai parfaitement connu.

— C’est bien lui, n’est-ce pas, qui a risqué sa vie pour sauver une femme… une malheureuse mère…

— En effet, je me rappelle… mistress Branican… Oui !… c’est bien lui.

— Et maintenant, il est en mer ?…

— En mer.

— Sur quel navire est-il embarqué ?…

— Sur le trois-mâts Californian.

— De San-Diégo ?…

— Non, mistress, de San-Francisco.

À quelle destination ?…

À destination des mers d’Europe. »

Mrs. Branican, plus fatiguée qu’elle n’aurait cru l’être, se tut pendant quelques instants, et l’employé attendit qu’elle lui adressât de nouvelles questions. Lorsqu’elle fut un peu remise :

« Zach Fren est-il de San-Diégo ?… demanda-t-elle.

— Oui, mistress.

— Pouvez-vous m’apprendre où demeure sa famille ?…