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mistress branican.

— Aussi, répondit Mrs. Branican, mon avis est-il que nous n’avons pas de certitude absolue sur ce que sont devenus les neuf hommes dont on n’a pas retrouvé les restes sur l’île. Quant à vous et à votre équipage, capitaine Ellis, vous avez fait tout ce qu’on pouvait demander au plus intrépide dévouement.

— J’aurais voulu mieux réussir, mistress Branican !

— Nous allons nous retirer, ma chère Dolly, dit M. William Andrew, estimant que cet entretien avait assez duré.

— Oui, mon ami, répondit Mrs. Branican. J’ai besoin d’être seule… Mais, toutes les fois que le capitaine Ellis voudra venir à Prospect-House, je serai heureuse de reparler avec lui de John, de ses compagnons…

— Je serai toujours à votre disposition, mistress Branican, répondit le capitaine.

— Et vous aussi, Zach Fren, ajouta Mrs. Branican, n’oubliez pas que ma maison est la vôtre.

— La mienne ?… répondit le maître. Mais que deviendra le Dolly-Hope ?…

— Le Dolly-Hope ? dit Mrs. Branican, comme si cette demande lui eut paru inutile.

— Votre avis n’est-il pas, ma chère Dolly, fit observer M. William Andrew, que, s’il se présente une occasion de le vendre…

— Le vendre, répondit vivement Mrs. Branican, le vendre ?… Non, monsieur Andrew, jamais ! »

Mrs. Branican et Zach Fren avaient échangé un regard ; tous deux s’étaient compris.

À partir de ce jour, Dolly vécut très retirée à Prospect-House, où elle avait ordonné de transporter les quelques objets recueillis sur l’île Browse, les ustensiles dont s’étaient servis les naufragés, la lampe de bord, le morceau de toile cloué en tête du mât de signal, la cloche du Franklin, etc.

Quant au Dolly-Hope, après avoir été reconduit au fond du port et désarmé, il fut confié à la garde de Zach Fren. Les hommes