Page:Verne - Mistress Branican, Hetzel, 1891.djvu/245

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
mistress branican.

partient au système des Alpes australiennes, se dessinaient à l’horizon.

Zach Fren avait rejoint Dolly sur le spardeck du steamer, et tous deux s’entretinrent de ce qui faisait leur unique préoccupation.

En ce moment, un jeune novice, hésitant et ému, s’approcha de Mrs. Branican, et vint lui demander, de la part du capitaine, si elle n’avait besoin de rien.

« Non, mon enfant, répondit Dolly.

— Eh ! c’est le garçon qui m’a reçu hier, quand je suis venu visiter le Brisbane, dit Zach Fren.

— Oui, maître, c’est moi.

— Et comment t’appelles-tu ?…

— Je m’appelle Godfrey.

— Eh bien, Godfrey, te voilà certain, à présent, que mistress Branican est embarquée sur ton paquebot… et tu es satisfait, j’imagine ?

— Oui, maître, et nous le sommes tous à bord. Oui ! nous faisons tous des vœux pour que les recherches de mistress Branican réussissent, pour qu’elle délivre le capitaine John ! »

En lui parlant, Godfrey la regardait avec tant de respect et d’exaltation, que Dolly fut remuée dans tout son être. Et, alors, la voix du jeune novice la frappa… Cette voix, elle l’avait déjà entendue, et le souvenir lui revint.

« Mon enfant, dit-elle, est-ce que ce n’est pas vous qui m’avez interrogée à la porte de l’hospice de Sydney ?…

— C’est moi.

— Vous qui m’avez demandé si le capitaine John était toujours vivant ?…

— Moi-même, mistress.

— Vous faites donc partie de l’équipage ?

— Oui… depuis un an, répondit Godfrey. Mais, s’il plaît à Dieu, je l’aurai bientôt quitté. »

Et, sans doute, n’en voulant ou n’en osant pas dire davantage,