s’ouvrit. Len Burker parut alors sur le perron, traversa le jardin, et s’avança, disant :
« Veuillez vous donner la peine d’entrer, monsieur Andrew. En l’absence de Jane qui est sortie avec Dolly, vous me permettrez de vous recevoir. »
Et cela ne fut pas dit de ce ton froid, qui était si habituel à Len Burker, mais d’une voix légèrement troublée.
En somme, puisque c’était précisément pour voir Len Burker que M. William Andrew était venu à Prospect-House, il franchit la porte de l’enclos. Puis, sans accepter l’offre qui lui fut faite de passer dans le salon du rez-de-chaussée, il vint s’asseoir sur un des bancs du jardin.
Len Burker, prenant alors la parole, confirma ce que la mulâtresse avait dit : depuis quelques jours, Mrs. Branican avait recommencé ses promenades aux environs de Prospect-House, ce qui était très profitable à sa santé.
« Dolly ne reviendra-t-elle pas bientôt ? demanda M. William Andrew.
— Je ne crois pas que Jane doive la ramener avant le dîner », répondit Len Burker.
M. William Andrew parut fort contrarié, car il fallait absolument qu’il fût de retour à sa maison de commerce pour l’heure du courrier. D’ailleurs, Len Burker ne lui offrit même pas d’attendre au chalet Mrs. Branican.
« Et vous n’avez constaté aucune amélioration dans l’état de Dolly ? reprit-il.
— Non, malheureusement, monsieur Andrew, et il est à craindre qu’il ne s’agisse là d’une folie, dont ni les soins ni le temps ne pourront avoir raison.
— Qui sait, monsieur Burker ? Ce qui ne semble plus possible aux hommes est toujours possible à Dieu ! »
Len Burker secoua la tête en homme qui n’admet guère l’intervention divine dans les choses de ce monde.