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p’tit-bonhomme.

— Pas d’autre ? » répliqua le curé.

Et, s’adressant au petit garçon :

« Tu dois avoir un nom de baptême, lui demanda-t-il.

— Je n’en ai pas, monsieur le curé.

— Ah ça ! mon enfant, est-ce que, par hasard, tu n’aurais jamais été baptisé ?… »

Que c’eût été par hasard ou autrement, il est certain que P’tit-Bonhomme était dans l’impossibilité de fournir aucun renseignement à ce sujet. Rien, dans sa mémoire, ne lui revenait à propos de cette cérémonie du baptême. On pouvait même s’étonner que la famille des Mac Carthy, si religieuse, si pratiquante, ne se fût pas encore préoccupée de cette question. La vérité est que cela n’était venu à l’idée de personne.

P’tit-Bonhomme, s’imaginant qu’il y avait là un obstacle insurmontable à ce qu’il devînt le parrain de Jenny, restait tout interdit, tout confus. Mais alors Murdock de s’écrier :

« Eh ! s’il n’est pas baptisé, monsieur le curé, qu’on le baptise !

— Mais s’il l’est !… fit observer Grand-mère.

— Eh bien, il en sera deux fois plus chrétien ! s’écria Sim. Baptisez-le avant la petite…

— Au fait, pourquoi pas ? répondit le curé.

— Alors il pourra être parrain ?…

— Parfaitement.

— Et rien ne s’oppose à ce que les deux baptêmes se fassent l’un après l’autre ?… demanda Kitty.

— Je n’y vois aucune difficulté, répondit le curé, si P’tit-Bonhomme trouve un parrain et une marraine pour son compte.

— Ce sera moi, dit M. Martin…

— Et moi », dit Martine.

Ah ! si P’tit-Bonhomme fut heureux en songeant qu’il allait être lié plus étroitement à sa famille d’adoption.

« Merci… merci !… » répétait-il en embrassant les mains de Grand’mère, de Kitty, de Martine.