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p’tit-bonhomme.

pour ceux dont le foyer n’a ni houille ni tourbe. Ne vous étonnez pas si la température est basse alors à l’intérieur de la ragged-school, sauf peut-être dans la chambre de M. O’Bodkins. Est-ce que si le directeur-comptable n’était pas au chaud, son encre resterait liquide en son encrier ?… Est-ce que ses paraphes ne seraient pas gelés avant qu’il eût pu achever leur fioriture ?

C’était ou jamais le moment d’aller ramasser par les rues, sur les routes, tout ce qui est susceptible de se combiner avec l’oxygène pour produire de la chaleur. Médiocre ressource, il faut le reconnaître, lorsqu’on en est réduit aux branches tombées des arbres, aux escarbilles abandonnées à la porte des maisons, aux cassures de charbon que les pauvres se disputent sur les quais de déchargement du port. Les pensionnaires de l’école s’occupaient donc à cette récolte, et combien les glaneurs étaient nombreux !

Notre petit garçon prenait sa part de ce pénible travail. Chaque jour, il rapportait un peu de combustible. Ce n’était pas mendier, cela. Aussi, tant bien que mal, l’âtre brillait-il de vilaines flammes fumeuses dont il fallait se contenter. Toute l’école, gelée sous ses haillons, se pressait autour du foyer — les plus grands aux bonnes places, cela va de soi, tandis que le souper essayait de cuire dans la marmite. Et quel souper !… Des croûtes de pain, des pommes de terre de rebut, quelques os auxquels adhéraient encore des bribes de chair, une abominable soupe, où les taches de graisse remplaçaient les yeux du bouillon gras.

Il va sans dire que, devant le feu, il n’y avait jamais une place pour P’tit-Bonhomme, et rarement une écuelle de ce liquide que la vieille réservait aux plus grands. Ceux-ci se jetaient dessus comme des chiens affamés, et n’hésitaient pas à montrer les crocs pour défendre leur maigre portion.

Heureusement, Grip s’empressait d’emmener l’enfant dans son trou, et il lui donnait le meilleur de ce qui lui revenait pour sa part de la réfection quotidienne. Sans doute, il n’y avait pas de feu là-haut. Cependant, en se blottissant sous la paille, en se serrant l’un