Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

90
seconde patrie.

Montrose, officier de l’armée des Indes, où, toute jeune encore, enfant même, elle avait suivi son père de garnison en garnison. Privée de sa mère dès l’âge de sept ans, elle fut élevée, avec une paternelle sollicitude, de manière à pouvoir soutenir les luttes de la vie, si son dernier soutien venait à lui manquer. Instruite de tout ce que doit savoir une jeune fille, grande fut la part des exercices corporels dans son éducation, — principalement l’équitation et la chasse, pour lesquelles elle montrait des dispositions pou communes à son sexe.

Au milieu de l’année 1812, le major Montrose, nommé colonel, reçut l’ordre de revenir en Europe, à bord d’un navire de guerre, chargé de rapatrier des vétérans de l’armée indo-anglaise. Appelé à commander un régiment dans une expédition lointaine, toutes les probabilités étaient qu’il ne rentrerait ensuite qu’à l’âge de sa retraite. De là, nécessité pour sa fille, alors âgée de dix-sept ans, de se rendre dans son pays natal, près d’une tante, sœur du colonel, qui habitait Londres. Là elle al tendrait le retour de son pore, qui se reposerait enfin des fatigues d’une vie toute consacrée au service des armes.

Jenny ne pouvant embarquer sur un bâtiment affecté au transport des troupes, le colonel Montrose la confia, sous la garde d’une femme de chambre, à l’un de ses amis, le capitaine Greenfield, commandant la Dorcas. Ce navire