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seconde patrie.

du nord-ouest ne ressemblait pas à celle qui se déroulait entre la baie du Salut et la baie des Nautiles.

La chaleur, très forte pendant cette premier journée, obligea Fritz à débarquer pour trouve un peu d’ombre. Il ne se départit pas de certaines précautions, car plusieurs hippopotames qui se tenaient à l’embouchure des rivières, eussent facilement mis le kaïak en pièces.

Dès qu’il eut accosté la lisière d’un bois épais Fritz traîna sa légère embarcation au pied d’un arbre. Puis, la fatigue aidant, il s’abandonna au sommeil.

Le lendemain, la navigation fut continuée jusqu’à midi. À cette relâche, Fritz eut à repousser l’attaque d’un tigre qu’il blessa au flanc tandis que son aigle cherchait à crever les yeux du fauve. Deux coups de pistolet l’étendirent mort.

Mais quel chagrin pour Fritz ! L’aigle, éventré d’un coup de griffe, ne respirait plus ! Il fallut enterrer le pauvre Blitz dans le sable, et son maître se rembarqua, inconsolable d’avoir perdu ce fidèle compagnon de chasse.

Le deuxième jour avait été employé à suivre les contours du littoral. Aucune vapeur du large n’indiquait la présence de la Roche-Fumante. La mer étant belle, Fritz résolut de s’éloigner, afin de voir si quelque fumée ne pointait pas au-dessus de l’horizon du sud-ouest. Il lança donc son kaïak dans cette direction. Sa voile