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seconde patrie.

la grotte. Son mari, qui l’accompagnait, ne pouvait prononcer une parole.

Au dehors, Fritz disait :

« Il n’est pas admissible que cet enfant soit perdu !… Je vous le répète, je l’ai vu sur la grève, il y a une heure à peine, courant, sautant, et non du côté de la mer… Il tenait une corde à la main, avec un galet au bout… L’albatros et lui jouaient ensemble…

– Mais, au fait, où donc est l’oiseau ?… demanda François en se retournant.

– Oui… où est-il ?… » répéta John Block.

On n’y avait pas prêté attention, tout d’abord, et le bosseman dut constater l’absence de l’albatros.

« Est-ce qu’ils auraient disparu tous les deux ?… fit observer le capitaine Gould.

– On peut le croire », répondit Fritz.

Les regards se portaient en toutes directions et principalement vers les roches, où l’oiseau avait coutume de se percher…

On ne l’aperçut pas, on n’entendit pas son cri, si reconnaissable entre ceux des macreuses, des goélands et des mouettes.

Que l’albatros se fût envolé au-dessus de la falaise, qu’il eût gagné quelque autre hauteur de la côte, à cela rien d’impossible, bien qu’il fût si habitué à cette plage, à ceux qui y vivaient, et plus particulièrement à Jenny. Dans tous les cas, le petit garçon n’avait pu s’envoler, lui… Tout au plus eût-il été capable de remonter le